S. m. (terme génériq.) vaisseau d'osier propre à contenir plusieurs choses, comme diverses marchandises, des fruits, des légumes, du poisson, etc. il se dit aussi de la chose qui y est contenue : un panier de pommes, un panier de cerises, pour dire un panier plein de ces fruits ; ce qu'on nomme aussi une panerée.

Les paniers, suivant leurs usages, sont faits de différentes matières, et de différentes façons, et ont des formes et des noms qui leur sont propres.

Il y en a à claire-voie, et d'autres pleins, la plupart d'osier ou avec son écorce, ou sans son écorce ; quelques-uns de châtaignier refendu et plat, les uns ronds, les autres longs ; ceux-ci carrés, plusieurs profonds, d'autres très-plats : enfin il y en a à fond pointu, à fond rond, à fond aplati à anse, sans anses, ou avec deux anses ; de fort grands et de très-petits.

Les paniers dont les marchands Merciers se servent pour emballer plusieurs de leurs marchandises, les Epiciers quelques drogues, et les Chapeliers leurs chapeaux, s'appellent des mannes et des mannettes : on appelle aussi manne, le panier carré que les marchandes de petit-métier portent devant elles.

On nomme dans le négoce des fruits, des cueilloirs, des noguets, des verveux, trois sortes de paniers qu'on y emploie. Le noguet sert aussi aux laitières à porter sur leur tête la crême et le lait caillé qu'elles vendent en été.

La torquette, le maniveau, et une sorte de panier en forme de manequin, ou comme on disait autrefois de mannequis, servent dans le commerce du poisson de mer frais.

Le corbillon est le panier des oublieux.

L'inventaire celui des regratières et petites marchandes, qui portent et crient leurs marchandises par les rues de Paris.

Enfin on appelle des desserts, ces paniers ou corbeilles d'osier fin qu'on employait autrefois à servir sur table les fruits frais ou confits, et autres ouvrages de sucre, inventés par ces domestiques confiseurs, que dans les grandes maisons on nomme des officiers.

Tous les différents paniers qui ont des noms particuliers, et qui sont de quelque usage dans le commerce, sont expliqués à leurs propres articles.

Quelques artisans se servent de paniers pour porter ou leurs outils, ou leurs ouvrages. Les Serruriers ne vont jamais sans le leur, et les Boulangers de petits pains de Paris, en ont de très-grands à claire-voie, dans lesquels les garçons portent les petits pains dont ils fournissent les tables délicates de la ville. On appelle aussi paniers ou corbeilles, des paniers ronds et plats, dans lesquels les mêmes boulangers dressent leurs grands pains. Savary. (D.J.)

PANIER DE MINERVE, (Littérat. grecq. et rom.) calathus Minervae, comme disaient les Latins. Les Poètes n'ont pas moins célébré le panier de Minerve, que sa quenouille. C'était-là, disent-ils, que la déesse mettait les pelotons de laine qu'elle avait filés de ses mains immortelles. Virgile, parlant de Camille reine des Volsques, dit :

Non illa colo, calathisve Minervae,

Foemineas assueta manus.

Cette espèce de panier que Pline, lib. XXI. chap. Ve compare à la fleur de lys, dont les feuilles vont en s'évasant à mesure qu'elles s'élèvent, et qui était fait ordinairement de jonc, ou de bois fort léger, servait aux ouvrières à mettre leurs laines, et il était spécialement consacré à Minerve déesse des arts, sous la protection de qui les Troie.s se croyaient destinés à les cultiver dans une profonde paix.

PANIER, (Histoire moderne) bureau de la chancellerie d'Angleterre, qui répond au fisc des romains. Voyez CHANCELLERIE et FISC.

Clerc du panier, qu'on appelle aussi quelquefois garde du panier, est un officier de la chancellerie qui reçoit tous les deniers que l'on paye au roi pour les sceaux des chartres, lettres patentes, commissions et écrits ou ordres. Il accompagne le garde des sceaux dans les temps que se font les paiements, et il a la garde de toutes les expéditions scellées, qu'il reçoit aujourd'hui dans un sac, mais qui se mettaient autrefois dans un panier, d'où vient l'étymologie de cette charge. Il y a aussi un contrôleur du panier. Voyez CONTROLEUR.

PANIER A OUVRAGE, les paniers à ouvrage ne sont pas nouveaux. Les dames romaines en avaient comme les nôtres ; elles y tenaient leurs fuseaux, leur cannevas, leurs laines : mais leurs paniers n'étaient que d'osier, on les appelait qualum, mot dérivé du grec , calathus, panier de Minerve. Voyez PANIER DE MINERVE.

Horace dit à Néobule :

Tibi qualum Cythereae puer ales aufert.

" le fils de Cythérée nous a fait perdre le goût de vos toiles et de votre tapisserie ". Nous ne manquons pas de Néobules. (D.J.)

PANIER, (Minéralogie) c'est ainsi qu'on nomme dans les mines de charbon de terre de France, un baquet ovale, garni de cercles de fer, et de quatre chaînes avec leurs boucles, dont on se sert pour tirer le charbon de terre du fond de la mine.

PANIER, (Architec.) morceau de sculpture, différent de la corbeille, en ce qu'il est plus étroit et plus haut, et qui étant rempli de fleurs et de fruits, sert d'amortissement sur les colonnes ou les piliers de la clôture d'un jardin. Les termes, les persans, les caryatides, voyez ces mots, et autres figures propres à soutenir quelque chose, portent de ces paniers. On voit dans la cour du palais della Valle à Rome, deux satyres antiques de marbre, d'une singulière beauté, qui portent aussi de ces paniers remplis de fruits. Le mot panier vient du latin panis, pain, ou de panarium, parce que le premier usage des paniers fut de porter du pain. (D.J.)

PANIER DE MASSON, est une espèce de vase d'osier à claire-voie qui sert à passer le plâtre en gros.

PANIER, (Mode) espèce de jupon fait de toile, cousue sur des cerceaux de baleine, placés au-dessus les uns des autres, de manière que celui d'en-bas est le plus étendu, et que les autres vont en diminuant à mesure qu'ils s'approchent du milieu du corps. Ce vêtement a scandalisé dans les commencements : les ministres de l'Eglise l'ont regardé comme un encouragement à la débauche, par la facilité qu'on avait au moyen de cet ajustement, d'en dérober les suites. Ils ont beaucoup prêché ; on les a laissé dire, on a porté des paniers, et à la fin ils ont laissé faire. Cette mode grotesque qui donne à la figure d'une femme l'air de deux éventails opposés, a duré longtemps, et n'est pas encore passée : elle tombe. On Ve aujourd'hui en ville et au spectacle sans panier, et on n'en porte plus sur la scène, on revient à la simplicité et à l'élégance ; on laisse un vêtement incommode à porter, et dispendieux par la quantité énorme d'étoffe qu'il emploie.

PANIER D'ARBALETE, terme d'Arbalêtier, c'est le milieu de la corde de l'arbalête à jalet, qui est fait en creux et où l'on met la bale ou le jalet lorsqu'on veut tirer.

PANIER, terme de Chandelier, les paniers des chandeliers sont carrés, afin que les chandelles qu'ils y arrangent, soit pesées en livres, ou autrement, s'y placent plus aisément, qu'il y en tienne une plus grande quantité, et qu'elles se cassent moins. Ils sont ordinairement d'osier blanc, faits par les Vanniers-mandriers, c'est-à-dire ceux qui font les ouvrages de vannerie, clos et non à claire-voie : ces paniers ont des anses comme des paniers communs.

PANIER A CIRE, (Cirier) on nomme ainsi dans les manufactures pour le blanchissage des cires, de grandes corbeilles rondes à deux anses, qui servent à transporter la cire en grain des magasins à la fonderie : ils sont d'osier blanc, doublés de toile. Chaque panier contient 25 livres de cire.

PANIER, (Economie rustique) il se dit d'une ruche de mouches à miel, pleine de ses mouches.

PANIER DE COCHES, (Messagerie) les coches, carrosses, et autres voitures qui servent à transporter par terre les personnes, les hardes et les marchandises, ont ordinairement quelques paniers, le plus souvent deux, l'un à l'avant et l'autre au derrière de leurs coches et carrosses, où ils enferment les paquets et marchandises qu'on leur confie : on les nomme des magasins.

PANIER DE MAREE, (Chasse-marée) c'est une espèce de manequin, de près de 2 pieds de hauteur, de 10 à 12 pouces de diamètre, dans lequel les chasses-marée apportent à la halle de Paris, la marée pour la provision de la ville. Chaque panier, suivant la qualité et grosseur du poisson, est composé d'un certain nombre de chaque espèce. Ce sont des paniers que les vendeurs de marée en titre d'office publient, et délivrent au plus offrant et dernier enchérisseur, et sur lesquels ils ont un certain droit réglé par les déclarations du Roi. Savary. (D.J.)

PANIER DE MESSAGER, terme de Cocquetier, les messagers qui font leurs voitures sur des chevaux de somme, appellent paniers deux grandes et profondes corbeilles d'osier, qui pendent des deux côtés des bâts de leurs chevaux, dans lesquelles ils enferment les boètes et petits paquets de marchandises.

PANIER, (Pêche marine) c'est une espèce de manequin d'osier, dont l'on se sert à prendre sur la grève, à basse eau, des crevettes, grenades ou salicots, sortes de petites écrevisses.

PANIER DE VERRE, (Commerce de verre) l'on nomme ainsi dans le commerce du verre à vitre, non seulement le panier dans lequel se transporte cette marchandise, mais encore la marchandise même qui y est contenue. Chaque panier, qu'on appelle aussi une somme, est composé de 24 pièces ou plats de verre.

PANIER, ANSE DE, terme de Maçon, ils disent qu'une arcade est faite en anse de panier, lorsque le dessus est un peu abaissé, et qu'elle n'est pas faite en plein ceintre, c'est-à-dire qu'elle est en demi-ellipse sur le grand diamètre.

PANIER, ANSES DE, (Serrurerie) ornements de serrurerie, formés de deux enroulements opposés, qui forment un anse de panier dont ils ont pris le nom.

PANIER A CLAIREE, en terme de Raffineur de sucre, est un tissu d'osier, de figure carrée. Il est environné dans tout son contour, par haut et par bas, de deux cercles de fer, qui sont eux-mêmes soutenus aux milieu du panier par une traverse sur chaque face. Il est suspendu au-dessus de la chaudière à clairée, sur un brancard de fer qui pose sur ses bords, et recouvert du blanchet. Voyez BLANCHET.

PANIER A ECUME, est un grand panier de deux pièces, dont le tour s'appuie sur le fond qui l'environne par un bord de 8 à 9 pouces de haut. C'est dans ces paniers que l'on passe les écumes. Voyez PASSER LES ECUMES. Il y en a qui sont tout d'une pièce avec leur fond. Ceux qui en sont séparés sont plus aisés à transporter et à manier.

PANIER ROND, se dit encore d'un panier rond à deux petites anses, dans lequel on jette les petits morceaux de terre que l'on a grattés avec le couteau au bord des formes en plamotant. Voyez PLAMOTER.

PANIER A TERRE, est un ustensîle d'osier à deux poignées : il contient environ cent livres pesant, et sert à porter la terre tremper. Voyez TREMPER LA TERRE.

PANIER, en terme de Vannier, c'est un vase de diverses grandeurs, et qu'on met à différents usages. Il y a des paniers à anses, et d'autres qui n'en ont point, mais seulement une espèce de poignée à chaque bout. On appelle plus communément ces derniers mannes. Voyez MANNES. Il y a des paniers à chevaux, des paniers à laitière, des paniers à bouteilles. Voyez ces mots à leur article.

PANIER A BOUTEILLES, ce sont des paniers dans lesquels le vannier a pratiqué des espèces de chambrettes ou séparations, de grandeur à pouvoir tenir une bouteille.

PANIER A CHEVAL. Les Vanniers donnent ce nom à de grands paniers plus longs que larges, et fort profonds, que les chevaux ou autres bêtes de somme portent attachés à leur bât, de chaque côté de leur ventre.

PANIER DE FAISSERIE, ce sont des paniers à jour. On les divise en trois espèces : les uns à fond plein ; les autres à fond à jour ; et les derniers à fond plein ou à jour, mais qui sont garnis d'une petite aire seulement par en-bas.

PANIER A LAITIERE, ce sont des paniers carrés dont les Laitières se servent pour transporter leurs pots de lait.